Créer une entreprise agroalimentaire, y avez-vous pensé? Aujourd’hui, l’industrie agroalimentaire est le premier secteur industriel français tant en matière de chiffre d’affaires (180 milliards d’euros en 2017) que d’emplois (429 079 personnes en 2017) selon les chiffres de l’Ania. En 2015, la France était la 5ème industrie agroalimentaire du monde.
De plus, en 2050, il faudra réussir à nourrir 9 milliards d’individus. Il s’agit donc d’un secteur en constante mutation et innovation devant satisfaire au mieux les attentes des consommateurs tout en prenant en compte également les problématiques écologiques au cœur des débats actuels.
En effet, des start-ups proposant sur le marché des insectes comestibles, des algues, des fruits déshydratés, etc. se développent de plus en plus sur le marché. En outre, ouvrir un magasin bio est aussi la tendance en France. Les consommateurs souhaitent effectivement consommer plus sainement et des produits naturels. Dès lors, si vous avez une idée innovante pouvant répondre à ces attentes, pourquoi ne pas se lancer dans l’aventure et créer une entreprise agroalimentaire ?
Dans cet article, LegalVision met à votre service son expertise juridique pour vous aider à tout comprendre sur ce sujet. Vous trouverez ci-dessous un résumé des points essentiels à retenir :
Qu’est-ce qu’une entreprise agroalimentaire ?
Les étapes préalables à la création
Quelle forme juridique pour une entreprise agroalimentaire ?
Qu’est-ce qu’une entreprise agroalimentaire?
Créer une entreprise agroalimentaire c’est créer une activité de transformation de produits alimentaires provenant de l’agriculture ou de la pêche en aliments industriels destinés à la consommation humaine.
Pour savoir si votre activité projetée fait partie de l’industrie agro-alimentaire il est possible de se reporter aux activités listées par l’INSEE.
Il existe ainsi 11 activités faisant partie de l’industrie agro-alimentaire :
- Transformation et conservation de viande et préparation de produits à base de viande ; poisson, de crustacés et de mollusques; fruits et légumes;
- Fabrication d’huiles et graisses végétales et animales ou/et de produits laitiers ; de produits de boulangerie-pâtisserie et de pâtes alimentaires; autres produits alimentaires ; aliments pour animaux ; boissons et produits à base de tabac ; de produits amylacés ;
- Travail des grains.
Bon à savoir :
Le domaine de l’agroalimentaire est soumis à des contraintes qu’il faut évidemment connaitre avant de se lancer. En effet, en France, la réglementation est stricte en matière de de qualité des produits et de sécurité des consommateurs et la fiscalité à tendance à s’alourdir ce qui fait perdre de la compétitivité aux entreprises françaises par rapport aux concurrents étrangers.
Toutefois, n’oubliez pas que la France jouit d’une excellente réputation concernant la gastronomie c’est pourquoi la qualité des produits et les idées innovantes des entrepreneurs français auront raison de ces contraintes.
Les étapes préalables à la création
La rédaction d’un business plan
Comme pour tout lancement de projet, créer une entreprise agroalimentaire n’échappe à la règle de la rédaction du business plan.
Quelles questions se poser?
L’entrepreneur doit se poser de nombreuses questions préalablement à la création de son entreprise : quel est mon projet, mon idée à court, moyen et long terme ? Quel est le marché visé? Comment financer la création de mon entreprise? Où souhaite t-il l’ouvrir? Quelle est la concurrence? Dispose t-il d’un local? Quelle dénomination sociale? B2C ou B2B?…
Voici autant de questions et plus encore qu’il devra se poser avant même de penser à rédiger son business plan.
En effet, ce document correspond au fondement de son projet et doit être rédigé avec minutie. Pour cela, certains éléments devront nécessairement y figurer tels qu’un budget prévisionnel, un compte de résultat prévisionnel et un bilan prévisionnel.
L’étude de marché
En amont de sa rédaction, il est nécessaire de réaliser une étude du marché. Cette étude de marché a pour objectif de déterminer, avant de créer une entreprise agroalimentaire, l’état de la concurrence, quelle sera la clientèle, etc. afin son concept en conséquence.
La question du financement
Dans la vie d’une jeune entreprise, le financement est une question essentielle. Il est nécessaire de choisir avec attention le mode de financement. Ainsi, il est possible de faire appel à différents types de financement qui dépendront notamment du stade d’avancement du projet d’entreprise. Il peut s’agir par exemple :
- de l’autofinancement. Ce mode de financement consiste à apporter ses propres fonds dans le projet ;
- de la love money à savoir demander de l’argent à votre entourage (famille, amis, etc.) ;
- des business angels ;
- de capital risque ou venture capital qui correspond à un investissement dans le capital de sociétés non cotées ;
- des banques d’investissement ;
- et de l’introduction en bourse.
Le secteur de l’agroalimentaire demande au départ un capital suffisamment important pour financer la recherche et le développement (R&D), le prototypage et les unités de production. Créer une entreprise agroalimentaire demande également un investissement particulier concernant la distribution des produits, le conditionnement des produits etc.
Il est essentiel que toutes ces informations soient chiffrées et présentes dans votre business plan.
A savoir :
On entend souvent parler de levée de fonds, cependant elle n’est pas citée dans la liste ci-dessus. Pour quelle raison ? Parce que la levée de fonds est une notion générique. Elle désigne la recherche de financement auprès de personnes qui ne sont pas des établissements de crédits.
La réglementation
Le secteur agroalimentaire est particulièrement régulé notamment du fait de la vente de produits à la consommation.
Il faudra donc au préalable se questionner sur les obligations intrinsèques à ce secteur d’activité :
- le site de production doit être entretenu afin de réduire le risque de contamination des produits ;
- les machines doivent pouvoir être entretenues facilement ;
- il existe aussi des obligations concernant la lutte contre les nuisibles ;
- ensuite, à propos de la gestion des déchets ;
- pour la mise en place de programmes de nettoyage et désinfection ;
- pour hygiène du personnel et de l’environnement ;
- à propos de la sécurité lors de la manipulation, du stockage et transport des produits ;
- et enfin, concernant la formation du personnel.
Les incubateurs
Pensez également à vous faire aider par des incubateurs spécialisés dans le domaine. Il en existe de nombreux notamment : Smart Food Paris, Agrapole à Lyon, Accelerise.
Quelle forme juridique pour une entreprise agroalimentaire?
Comme tout entrepreneur, il est important de bien structurer son activité en respectant quelques étapes et ainsi déterminer la forme juridique sous laquelle il souhaite l’exercer.
Les différentes formes sociales envisageables
Ainsi, différentes formes sociales sont envisageables pour une entreprise agroalimentaire.
Il existe des formes classiques de sociétés qui présentent chacune des avantages et des inconvénients :
- l’entreprise individuelle présente certains avantages mais ce n’est pas une forme recommandée puisque la responsabilité de l’entrepreneur est engagée de manière illimitée ;
- la société à responsabilité limitée (SARL), entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) dans le cas où l’entrepreneur est seul ;
- ensuite, la société par actions simplifiée (SAS) ou société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) dans le cas où il n’y a qu’un seul entrepreneur ;
- la société coopérative de production (SCOP) prenant la forme d’une SA, d’une SAS ou d’une SARL. Dans cette forme sociale, les salariés sont associés majoritaires de la société, y travaillent et se répartissent les bénéfices.
En principe, pour créer une entreprise agroalimentaire il est généralement conseillé d’opter pour la SAS qui est une forme flexible d’entreprise. En outre, elle permet dans une certaine mesure de s’adapter aux évolutions d’une entreprise agroalimentaire tout en limitant la responsabilité de l’entrepreneur au montant de ses apports.
Toutefois et dans tous les cas, la forme juridique la plus adéquate dépendra du business plan. Pensez donc à demander conseil à un professionnel avant toute autre démarche.
Étapes communes à toutes les formes sociales
Une fois le projet d’entreprise défini ainsi que les autorisations administratives obtenues, il reste encore une étape : créer sa société. Bien que les formalités d’immatriculation dépendent de la forme sociale choisie, il existe des étapes communes à la création de toutes les sociétés :
- rédigez les statuts de la société dans le cas où l’entrepreneur fait le choix de monter une société commerciale ;
- compléter le formulaire M0 pour une SARL et pour une SAS ou le formulaire P0 pour une entreprise individuelle ;
- déposez le dossier au Centre de Formalités des Entreprises comprenant notamment:
- le formulaire adéquat ;
- 2 exemplaires des statuts de la société ;
- 1 copie de l’annonce légale ;
- l’attestation sur l’honneur de non condamnation ;
- 1 copie de la carte d’identité du créateur de société ;
- 1 certificat de domiciliation.
Suite à l’acceptation du dossier de création d’entreprise, un Kbis sera envoyé au créateur d’entreprise.
4 commentaires
je suis jeune entrepreneur je veut crée une entreprise sur le domaine agroalimentaire
Bonjour,
Vous pouvez contacter nos juristes qui pourront vous accompagner dans vos démarches : https://www.legalvision.fr/contactez-nous/
Bien à vous.