Dans un contexte de défis économiques, le bilan national des entreprises françaises en 2023 révèle une baisse des créations d’entreprises, mais souligne également la persévérance et l’innovation de l’entrepreneuriat en France. Malgré un ralentissement, l’écosystème entrepreneurial montre des signes de robustesse, avec une dynamique régionale variée et des secteurs qui continuent d’évoluer positivement.
Découvrez les tendances, les secteurs en mouvement et la résilience des entrepreneurs français dans notre analyse détaillée du bilan 2023 des entreprises..
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À propos du bilan 2023 des entreprises
Pour la sixième année de suite, le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce a rendu le bilan national des entreprises, pour l’année 2023. Il permet d’évaluer la santé globale de l’environnement entrepreneurial en France.
À noter : le département de la Moselle et la région Alsace sont les seuls territoires exclus du bilan.
Pour effectuer le bilan, le Conseil s’appuie sur les données du Registre du commerce et des sociétés, contrôlées et certifiées par les greffiers des tribunaux de commerce. Cela garantit l’exactitude et la fiabilité des informations analysées.
Les données de ce bilan 2023 des entreprises peuvent servir à différents acteurs économiques et politiques. Pour les décideurs, il sert de baromètre pour ajuster les politiques économiques et soutenir les secteurs en croissance ou en difficulté. Pour les entrepreneurs, il offre une vision claire des opportunités, des tendances et des risques présents sur le marché.
L’entrepreneuriat français en 2023
Alors que les années 2020 et 2021 ont été marquées par la crise sanitaire du Covid-19, 2022 était attendue comme l’année du redressement. Toutefois, les résultats ont été décevants. Le secteur entrepreneurial était particulièrement fragilisé et a montré des signes de faiblesse.
En 2023, le bilan 2023 des entreprises révèle des tendances variées au sein de l’entrepreneuriat français, faisant ressortir une situation contrastée.
Une baisse des créations d’entreprises en France
En 2023, le Registre du commerce et des sociétés de France (à l’exception de la Moselle et de l’Alsace) a enregistré 542 231 nouvelles immatriculations, ce qui représente une diminution de 5,4 % sur l’année par rapport à 2022.
En 2023, seul le statut juridique de l’entreprise individuelle a enregistré une augmentation du nombre d’immatriculations (+2,6 % sur un an).
Bien que cette tendance à la baisse se confirme pour la deuxième année consécutive, il est important de relativiser.
Le volume global des créations d’entreprises reste supérieur à celui observé avant la pandémie de Covid-19, avec une augmentation de 17 % par rapport à 2019.
De plus, une analyse plus détaillée sur l’année révèle une dynamique en deux phases : une chute de 10 % des créations au premier semestre, suivie d’une reprise au second semestre, ramenant le nombre de créations à un niveau similaire à celui de 2022.
Face à la conjoncture de ces derniers mois, le faible recul des immatriculations en 2023 démontre la résilience et la capacité de renouvellement des entrepreneurs français. L’activité entrepreneuriale de 2023 reste robuste et loin d’être alarmante, compte tenu du contexte économique global.
Les créations d’entreprises au niveau régional
S’agissant des dynamiques régionales, l’Île-de-France a su se démarquer. Elle reste la région avec le plus grand nombre d’immatriculations au Registre du Commerce et des Sociétés.
L’Auvergne-Rhône-Alpes et la Provence-Alpes-Côte d’Azur se positionnent en deuxième et troisième positions, avec 12 % et 10,3 % des immatriculations.
Quant aux départements et aux régions d’outre-mer, le rapport national des entreprises indique qu’ils ont un poids très limité dans le nombre d’immatriculations (moins de 4 %).
La répartition des entreprises en fonction du statut juridique
D’après le rapport national des entreprises, avec l’entreprise individuelle, la société par actions simplifiée (SAS) reste le choix préféré des entrepreneurs pour la création d’entreprise. En 2023, 34 % des nouvelles entreprises ont adopté le statut juridique de la SAS et 32,9 % celui de l’entreprise individuelle. La micro-entreprise, forme d’entreprise individuelle, séduit les entrepreneurs. En 2023, près de 2/3 des nouvelles entreprises ont été constituées sous le régime de la micro-entreprise. Une augmentation notable enregistrée depuis 2017, très certainement due à la hausse des plafonds de chiffre d’affaires pour ce régime et à sa simplicité.
À noter : l’immatriculation en tant que micro-entrepreneur ne garantit pas forcément le lancement d’une activité économique. De nombreux micro-entrepreneurs ne génèrent aucun chiffre d’affaires dans les années suivant leur immatriculation.
Les entrepreneurs se tournant vers les sociétés à responsabilité limitée (SARL) ont quant à eux diminué. Sur la période 2019-2023, ce statut juridique a enregistré une baisse de 2,2 points. La plus forte baisse a été enregistrée par le statut de la société civile (-22,8 % par rapport à 2022).
Les secteurs d’activités préférés
Le bilan 2023 des entreprises indique une baisse générale des inscriptions au Registre du commerce et des sociétés dans la plupart des secteurs, sauf deux exceptions. Le secteur du commerce a enregistré une augmentation de 4,3 %, tout comme le secteur de l’information et de la communication avec une hausse de 3,9 %. Le secteur immobilier a quant à lui été particulièrement touché. Il a chuté de 25,9 %.
Le commerce prend la tête du classement avec 18,6 % des immatriculations (contre 16,8 % en 2022), tandis que le secteur immobilier se positionne en deuxième place avec 16,1 % des créations, par rapport à 20,7 % précédemment.
Les services de conseil et aux entreprises se maintiennent à la troisième position avec 15,4 % des inscriptions, contre 14,8 % en 2022. Ces trois secteurs représentent plus de la moitié des immatriculations totales.
En 2023, certaines activités habituellement propices à un grand nombre de créations d’entreprises ont subi d’importantes baisses. C’est le cas du secteur de la vente sur Internet, tant sur catalogue général (-47,9 %) que spécialisé (-77 %), de la location de biens immobiliers (-49,8 %), ainsi que du domaine de la restauration rapide, qui a connu une diminution de 34,1 %.
Comment expliquer une telle baisse ?
En 2023, le ralentissement économique mondial s’est confirmé. Ce ralentissement est attribuable à plusieurs facteurs, notamment les politiques monétaires restrictives adoptées pour lutter contre l’inflation, le ralentissement des échanges commerciaux et une diminution de la consommation des ménages, particulièrement en Europe.
En France, la situation a suivi cette tendance mondiale, avec un PIB n’ayant progressé que de 0,8 % en 2023, contre 2,5 % l’année précédente. La consommation des ménages et les investissements des entreprises ont été particulièrement touchés, reflétant une croissance au ralenti.
Malgré des mesures de soutien du pouvoir d’achat par le gouvernement, l’inflation élevée et le ralentissement de la création d’emplois ont limité la consommation des ménages. L’investissement des entreprises a également pâti de cette conjoncture, avec des conditions de financement plus difficiles et une demande affaiblie.
En bref, l’année 2023 a été témoin d’un ralentissement marqué de l’économie française, influencé par la stagnation mondiale et des conditions économiques internes défavorables. Cela a contribué à la baisse des créations d’entreprises en raison d’un environnement d’investissement et des perspectives économiques incertaines.
Le passage au Guichet Unique
Depuis le début de l’année 2023, l’accomplissement des démarches nécessaires à la création d’entreprise se fait exclusivement en ligne, sur le site du guichet unique des formalités d’entreprises.
Cependant, des lacunes et faiblesses ont été observées dans le nouveau processus, entraînant des obstacles pour les entreprises. Une procédure de continuité a d’ailleurs été mise en place pour assurer la continuité des services.
Ce passage au numérique a introduit des défis dans le délai de traitement des créations d’entreprises et leur suivi. L’impact de cette transition sur le nombre de créations d’entreprises semble toutefois être limité.
En tant que plateforme juridique innovante, Legalvision propose un accompagnement personnalisé pour vous aider à faire face à ce nouveau système de création d’entreprise. Grâce à une équipe d’experts, Legalvision simplifie le processus, en assurant une transition fluide via le guichet unique, et en minimisant les obstacles liés aux formalités de création d’une entreprise.
Malgré une réduction des créations d’entreprises en France en 2023, le paysage entrepreneurial reste dynamique. Les entrepreneurs français continuent d’adapter leurs stratégies et de rechercher des opportunités, prouvant la résilience de l’écosystème face aux incertitudes.